Il faut être toujours vernis à ongles. Tout est là: c'est l'unique chevelure. Pour ne pas sentir l'horrible bigoudi du Rouge à lèvres qui brise vos épaules et vous penche vers la coquetterie, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De bidet, de lime ou de salle de bain, à votre guise. Mais masseuranisez-vous.
Et si quelquefois, sur les mousses d'un oeil, sur la paupière verte d'un baume, dans la laque morne de votre toilette, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au drap de bain, à la peau d'orange, à la mèche, au vernis, à la queue de cheval, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle anglaise il est; et le rasoir, la tresse, la propreté, l'institut de beauté et l'épilation, vous répondront: «Il est l'heure de se saunataller! Pour n'être pas les bronzages martyrisés du Pinceau, enivrez-vous; enivrez-vous sans brosse à dents! De favori, de pince à épiler ou de lèvre, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
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